- INTERVIEW -

Salomé Ludaescher Ricomard,
créatrice de la marque de joaillerie Salomé Rico,
aime la couleur et ça se voit !

SALOMÉ LUDAESCHER RICOMARD
Créatrice de Salomé Rico

Ses bijoux se parent de magnifiques turquoises et saphirs, qui s’accordent avec de l’or et des tonalités chaudes. Quant à sa maison à Montreuil, elle a des airs de maison de vacances marocaine. Décorée de multiples motifs et couleurs, elle est à l’image de sa propriétaire : vivante, originale et solaire. Salomé a accepté de nous parler de sa vie d’entrepreneur, de nous dévoiler les coulisses de la création de sa marque et de nous parler de son amour pour le parfum et la décoration.

Pouvez-vous vous présenter ?

Je m'appelle Salomé Ludaescher Ricomard, j'ai 32 ans et deux enfants, Orso 4 ans et Uma 4 mois. J'habite à Montreuil depuis 2 ans dans une maison qu'on a complètement repensé et décoré nous-même après 8 mois de travaux. J'ai monté ma marque de joaillerie, Salomé Rico, il y a deux ans et demi. Passionnée par les bijoux depuis toute petite, j'ai toujours travaillé dans cet univers. Après la naissance de mon fils Orso, j'ai eu envie de retrouver plus de sens dans ma vie professionnelle et d'aller plus loin après des années d'apprentissages. J'avais déjà réalisé ma propre bague de fiançailles et travaillé pour des amies. Je voyais que le résultat plaisait, donc je me suis dit que c'était le bon moment pour me lancer. C'est comme ça que j'ai créé ma marque.
 

Quelles sont les joies et les difficultés d'une vie d'entrepreneur ?

Ce qui est génial c'est la liberté que cela offre, je gère mon emploi du temps comme je l’entends. Et c'est un métier de passion, donc je n'ai pas l'impression de vraiment travailler. Il y a plein de choses qui me plaisent dans mon métier, que ce soit organiser un shooting ou un événement, concevoir un packaging, briefer des équipes,... Et le côté négatif : quand on est enceinte ou malade, il n'y a presque pas de congé payé et il faut garder un œil sur sa boite constamment, on ne peut pas vraiment couper et il n’y a pas de filet de sécurité. Par ailleurs, je gère très mal la solitude et c'était l’une de mes grandes craintes en me lançant à mon compte. Mais je me suis organisée pour que ça ne soit pas le cas. Pas une journée ne passe sans que j'aille au showroom, dans les ateliers de confection, ou que j'organise un déjeuner avec une amie, un rdv client, etc...
 

Quel est votre quotidien d'entrepreneur ?

Je travaille de chez moi le matin, je fais un point avec mes collaborateurs et ateliers. Puis je pars au showroom pour recevoir des clients. Si j'ai des choses à dessiner, ou quoi que ce soit d'autres qui nécessite de l’imagination et de la créativité, je fais ça seule sur mon lit à la maison, au calme. J'écris tout ce qui me passe par la tête, je fais des croquis. Mais c'est souvent en vacances que je suis le plus créative. Je suis plus tranquille, je me vide la tête, j'ai plein de choses autour de moi qui me nourrissent. J'aime aussi prendre des livres pour m'inspirer.

Comment avez-vous pensé la décoration de votre maison ?

Mon mari me laisse carte blanche car il sait que c'est plutôt mon domaine que le sien, mais il essaye quand même de freiner mes ardeurs, car il sait que parfois je m'emballe ! Quand on a acheté cette maison j'ai essayé de lui donner un style très simple, intemporel et épuré. Mais je me suis rendue compte que je ne savais pas faire et que cela ne me ressemblait pas. Moi j'aime les couleurs ! On se retrouve donc avec un intérieur chargé, coloré, avec plein de motifs, et des objets ramenés de tous nos voyages. C'est très instinctif. J'aime découvrir les savoir-faire locaux et ramener ces objets d'artisanat chez moi pour garder une touche de chaque pays visité : Italie, Afrique, Mexique, Chine... Je voyage léger et laisse de la place dans ma valise pour ramener tous ces trésors.
 

L'art de la table c'est important pour vous ?

Je ne reçois pas très souvent, mais j'aime les beaux objets. De belles assiettes, un joli plat à tarte, des couverts colorés... Donc oui car cela fait partie de la décoration de la maison et j'aime ça. Je mixe les motifs et les genres : je peux associer une nappe en blockprint indien, avec des plats marocains et des assiettes Fragonard. Sans oublier les fleurs, c’est très important les fleurs ! Je ne les exploite pas du tout dans la joaillerie, car je trouve que cela donne un style trop fifille ingénue, naïve et rêveuse, ce qui ne me ressemble pas. Mais j'aime les fleurs fraîches dans une maison, qui ramènent de la vie, c'est essentiel. Le samedi j'aime en acheter au marché, plus que de la nourriture. Je ne suis pas vraiment le profil fin gourmet, l'univers culinaire me transporte moins que la décoration.
 

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Je vaporise un peu

de brûme d'oreiller

Fragonard et

je me couche dans

des draps frais.

Quel bonheur !

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Avez-vous un rituel avant de vous endormir ?

Je fais des positions de yoga, des étirements et des exercices de respiration une dizaine de minutes le soir avant de me coucher ou au réveil. Cela m'apporte de l'apaisement. J'essaye aussi de couper mon portable le plus tôt possible, même si j'ai beaucoup de mal. Je prends ma douche le soir car j'aime me glisser dans mes draps propres. C'est beaucoup plus agréable. J'ai des pierres précieuses et des grigris sur ma table de nuit, une literie en coton, une chambre bien aérée le matin. Je sens bon, je vaporise un peu de brume d'oreiller Fragonard et je me couche dans des draps frais. Quel bonheur !

Côté parfum, avez-vous une senteur fétiche ou faites-vous des infidélités ?

Quand j'aime un parfum, je le mets pendant plusieurs années. Si je n'avais pas travaillé dans la joaillerie, je crois que j'aurais évolué dans l'univers du parfum. C'est passionnant. Comme un bijou, les parfums racontent une histoire. Les parfums, les odeurs réveillent des émotions, font penser à des gens qu'on aime. Ils racontent l'histoire d'une personne.

Une femme qui sent la fleur d'oranger ou les agrumes n'a pas la même personnalité qu'une femme qui porte un parfum plus poudré, vintage. Moi j'apprécie le musc, l'iris, l'ylang-ylang, la fleur de tiaré. J'aime le côté seconde peau. En revanche, mes grossesses ont changé mon rapport aux odeurs. Enceinte, je ne supportais plus le parfum, j'étais écœurée. Depuis j'ai envie de changement et je suis à la recherche d'un coup de cœur parfum. J’aimerais trouver une senteur pas trop forte car je suis devenue trop sensible, mais pas trop légère non plus car j'aime les parfums qui tiennent et qui ont du caractère. Je vais tester Bel Oranger, qui me semble plus vert, plus boisé que l'eau de toilette.

Non pas de transmission, car je n'ai pas envie de porter le même parfum que ma mère ou ma grand-mère, pour moi un parfum doit être unique et très personnel. Porter le parfum de quelqu'un que j’aime me donnerait l'impression de lui voler son identité et donc de me déguiser. Par contre il y a quelque chose liée à la transmission dans le sens où on enregistre les odeurs des gens qu'on aime, on les reconnaît, on les cherche, il y a un lien émotif qui se crée. Mais à mon sens il ne faut jamais s’approprier le parfum de quelqu'un de proche, contrairement au bijou qui peut se transmettre de génération en génération.

Quels bijoux allez-vous porter avec les robes Fragonard que vous avez sélectionnées ?

Elles sont colorées donc je vais pouvoir les faire matcher avec mes bagues Gelato. Le orange du corail va bien avec la Robe Joséphine et le noir apporte un coup de fouet avec cette robe en éponge colorée. Et avec la Robe June Soleil, je mettrais plutôt la bague Duomo qui est très solaire.
 

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(...) pour moi un parfum doit être
 

unique et très personnel. 
 

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Texte et photos Andrane de Barry.