Comment êtes-vous arrivé jusqu'à la mode ?
C'est un peu cliché, mais je dessine des vêtements depuis que je suis tout petit. J'adorais piquer la boîte à maquillage de ma mère à cinq ans et croquer des silhouettes de mode, aussi étrange que cela puisse paraitre. Quelques années après, je me suis passionné pour les dessins de mangas. J'ai beaucoup appris en passant des heures à recopier ces bandes dessinées et films d'animation.
J'aime dessiner depuis toujours et créer des univers avec les vêtements à travers mon trait de crayon. Cela dit, le milieu de la mode me faisait peur, parce que je n'étais pas du tout issu d'un milieu artistique ou bourgeois. C'était pour moi un monde très inaccessible. Du coup, j'ai eu un parcours un peu particulier, je me suis cherché professionnellement. J'ai eu mon bac très jeune, à 16 ans, puis j'ai fait deux ans de médecine et une licence en droit. Mais je voyais bien que cela ne collait pas avec ma personnalité
Mon entourage, voyant que j'étais obsédé par le dessin et le vêtement, me poussait à me lancer dans la mode. Je ne savais pas coudre, je n'avais aucun contact, mais j'ai commencé à harceler les rédactions de mode et finalement j'ai décroché un stage chez Vogue. Ca a été pour moi une révélation, j'ai donc décidé de faire une école de mode, La Cambre, en Belgique.
Je travaillais à côté, faisais des stages, j'étais obstiné et je me suis accroché. Après un passage au Festival de la mode d'Hyères, je suis parti me former au métier de tailleur en Italie. J'étais vraiment intéressé par la technique et j'ai toujours fait de l'Homme. Enfin, j’ai créé ma marque à mon retour en France. Des intemporels : costume noir, sweat gris, chemise blanche. J'y suis resté fidèle.
Si vous deviez décrire l'univers de votre marque en quelques mots ?
Cérébral, urbain, monochrome.