Le Musée provençal du costume et du bijou à Grasse se met à l’heure d’hiver. Une partie des vitrines se transforment, délaissant leur caractère estival et maritime au profit des monts enneigés. Une patineuse du début XXe siècle, une élégante bourgeoise et son traîneau prennent dorénavant place dans les salons de l’hôtel de Clapiers-Cabris…
Réputée pour son air pur aux vertus thérapeutiques, la montagne offre la possibilité de pratiquer une multitude d’activités physiques. Autrefois simples moyens de locomotion, le ski, la luge, le traîneau ou encore les patins à glace, se frayant un chemin dans l’industrie des loisirs, vont connaître leur heure de gloire.
Au XVIIIe et XIXe siècles, le traîneau gagne ses lettres de noblesse en devenant, chez les plus fortunés, l’emblème du loisir hivernal. Les touristes britanniques en villégiature à Saint-Moritz, en Suisse, s’y adonnent en particulier. Ces « véhicules » de la saison froide sont richement décorés, peints et parfois sculptés et dorés à la feuille, comme auparavant les carrosses et les chaises à porteurs. Un engouement qui va susciter la création de tenues adaptées, plus élégantes les unes que les autres. Des vêtements chauds et résistants, souvent garnis de fourrure et accompagnés de toques et manchons assortis.
Si le ski alpin est aujourd’hui la discipline la plus populaire de la saison d’hiver, le ski de fond a longtemps fait des adeptes. Né en France sous l’impulsion des Norvégiens en 1899 dans la station jurassienne des Rousses, le second a ouvert la voie au premier, ce dont témoigne l’ouverture, en 1903, de la première école de descente à Briançon.
Quelques années plus tard, la ville de Montgenèvre organise un concours de ski qui accueille près de 3 000 personnes. Les femmes ne tardent pas à s’affirmer dans la discipline car, dès 1908, elles sont présentes aux épreuves olympiques de ski de fond de trois kilomètres à Chamonix. Vêtues de jupes amples et courtes, de corsages, corsets et chapeaux, elles glissent avec style sur le manteau neigeux. Mais elles ne s’arrêtent pas en si bon chemin et bientôt pratiquent aussi l’alpinisme, dans une tenue composée d’une culotte surmontée d’une jupe boutonnée, un corset, un manteau, et un chapeau. Le pantalon, longtemps interdit mais mieux adapté aux conditions climatiques, finira lentement par s’imposer.