L’argent, l’or et les grenats sont rapidement exploités dans les Pyrénées-Orientales ; ces minéraux font la réputation des orfèvres et des bijoutiers-joailliers de la ville et la région dès le XVIIIe siècle. Le XIXe et le début du XXe siècle sont considérés comme la grande période du foyer perpignanais, notamment pour l’usage du grenat. Les brèches de grenat sont répandues dans les montagnes des Pyrénées-Orientales mais l’essor et l’engouement pour ces pierres aux teintes coquelicot et aux diverses nuances de rouge et de rose ont vite fait de tarir ces sources et les bijoutiers locaux doivent exporter ces pierres. Cela n’empêche pas la « taille Perpignan », spécifique, et son serti monté sur paillon coloré d’honorer le savoir-faire des bijoutiers perpignanais jusqu’aux années 1920. L’appellation « grenat de Perpignan » est alors déposée et un Institut du grenat fondé en 2010 pour maintenir un savoir-faire unique, en assurer la valorisation et la pérennité.
Au Musée provençal du costume et du bijou de Grasse, de l’autre côté de la Méditerranée, côté français, le visiteur est invité à découvrir toutes les facettes de cet artisanat unique. Du XVIIIe siècle au début du XXe siècle, les bijoux de Perpignan se portent du Roussillon à la Provence, dans les fermes et les bastides aussi bien que dans les salons bourgeois et pour les promenades de bord de mer. Plus d’une centaine de ces bijoux particuliers y sont présentés, qui parent des silhouettes de femmes du Midi, de Grasse, de Cannes, de Toulon, de Marseille, d’Arles, d’Avignon, de Montpellier, de Perpignan, etc.
Cette exposition est réalisée en partenariat avec l’Institut du grenat de Perpignan, sous la direction de Laurent Fonquernie, historien, spécialiste de l’histoire du Roussillon et de la bijouterie roussillonnaise, la bijouterie Mill’or de Montpellier dirigée par Hortense Favier et Odile Pascal, gemmologues et spécialistes des bijoux régionaux, ainsi qu’avec le concours de collectionneurs privés passionnés